Les causes du burn out maternel ou épuisement maternel
Tu as certainement entendu parler du burn out professionnel, encore appelé syndrome d’épuisement professionnel. Il s’agit d’un état d’épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte de l’accumulation au travail de différentes sources de stress chronique.
Si le burn out professionnel est maintenant bien connu et que les entreprises font même de la prévention dessus, le burn out maternel l’est beaucoup moins. Il est même tabou dans notre société, car il remet en cause l’image du rôle de la mère que la société a forgé.
Découvre plus en détails dans cet article ce qui caractérise l’épuisement maternel, ses symptômes et ses causes. Tu trouveras aussi de nombreux conseils pour sortir du burn out.
Voici le sommaire de notre article
Qu’est ce que le burn out maternel ?
Tu le sais peut-être déjà, mais je préfère faire un petit rappel.
Le burn out maternel, mais aussi le burn out en général, est décrit par les thérapeutes et scientifiques comme un état psychologique, émotionnel et physiologique qui résulte de l’accumulation de stresseurs. Ces stresseurs sont variés, d’intensité modérée, chronique et sur une longue durée.
Si l’on regarde en détail le burn out se découpe en 3 phases.
Les 3 stades du burn out maternel
Le burn out se décompose en 3 stades allant de l’épuisement à une dégradation totale de l’image de soi pouvant causer une dépression :
- Stade 1 : l’épuisement émotionnel et physique. L’individu donne aux autres de façon inconditionnelle et ce de façon continu. Il va puiser dans son capital énergie jusqu’à le vider, car à aucun moment il ne peut recharger ses batteries. La personne étant au bout du rouleau émotionnellement, cela se répercute aussi sur son corps par une extrême fatigue physique. L’individu comprend (consciemment ou inconsciemment) alors que pour continuer à faire face à ses responsabilités, il doit se protéger de la pression qui l’entoure. C’est alors le début du deuxième stade.
- Stade 2 : Dépersonnalisation ou distanciation. L’individu sait qu’il doit honorer ses responsabilités, mais n’a plus l’énergie, ni la motivation pour. Il va alors développer un mécanisme de défense naturel qui est de se couper émotionnellement de son environnement. Comme l’explique Violaine Guéritault dans son livre la fatigue émotionnelle et physique des mères, ces personnes ont alors une « attitude négative et détachée envers les personnes et/ou situations mangeuses d’énergie ». Par exemple une mère ne va plus être empathique lorsque son enfant se fait mal, …
- Stade 3 : Reniement des accomplissements passés, présents et futurs et baisse de productivité. Une personne qui est déjà dans le stade 2 du burn out va se rendre compte de l’écart qu’il y a entre l’idée qu’elle se faisait de son travail et la réalité telle qu’elle la voit. Cet individu va alors développer une opinion négative de lui-même. C’est à ce moment-là que l’on passe au stade 3. Dans le cadre du burnout maternel, la mère va se dévaloriser constamment pour finir par croire qu’elle est une mauvaise mère, car elle n’est pas capable de gérer son rôle convenablement au quotidien.
Les symptômes associés au burn out
La connaissance des 3 stades du burn out maternel nous donne déjà de bonnes indications sur les symptômes que va avoir une mère au différent stades du burn out. Au quotidien l’épuisement physique et la fatigue émotionnelle vont se manifester par la perte de patience et de tolèrance. On va avoir tendance à être irritable beaucoup plus facilement. Puis, on va aussi commencer à oublier les choses (les clés, son porte monnaie, un évenement important, …). On est distant avec ses enfants, son conjoint. On arrive alors au stade 3 qui se caractérise par des troubles du sommeil, une fatigue physique extrême, l’isolement, le détachement émotionnel, le pessimisme, le cynisme, l’irritabilité, la réduction de se productivité, le sentiment de ne pas être en contrôle de sa propre vie.
Il est important de comprendre que le burn out est en 3 étapes. Donc vous pouvez avoir les symptômes seulement du stade 1 ou 2. Même si vous n’êtes pas au stade 3, il faut prendre des actions rapidement pour sortir de cette situation.
Afin de mieux comprendre ce phénomème, je te partage mon expérience du burn out ici. Tu verras que mon histoire n’a rien d’extraodinaire. C’est en fait le quotidien de beaucoup de mamans.
Note: Si tu as du mal à identifier la différence entre le baby blues, la dépression post partum et le burn out, clique ici. Je te donne toutes les informations.
Les causes du burn out maternel
Il n’y a pas une simple cause au burn out maternel. L’arrivée au premier stade de l’épuisement physique et émotionnel est généralement la conjonction de plusieurs causes. Tu verras que certaines paresses évidentes, alors que pour d’autres on y pense pas forcément.
Toutes les causes que je te présente sont expliquées dans le livre La Fatigue physique et émotionnelle des mères de Violaine Guéritault. Je ne peux donc que te recommander de lire ce livre car il est très complet. L’auteure explique en détails chacune des causes avec à l’appui les témoignages de mamans et les résultats d’expériences scientifiques. C’est un livre que j’ai adoré. Tu trouvres donc ci-dessous un résumé car le livre fait plus de 300 pages. Je t’ai ajouté aussi des exemples de ma vie.
Le manque de sommeil
Il faut savoir que le sommeil est primordial au bon fonctionnement de notre corps, mais aussi de notre esprit. En effet, c’est pendant le sommeil que notre corps va trouver du repos. Le métabolisme et la respiration ralentissent. Le rythme cardiaque et la tension artérielle diminue. Pendant le sommeil, les cellules de l’organisme vont aussi se renouveller. De plus, c’est à ce moment-là que notre cerveau va faire le tri dans toutes les informations reçues durant la journée.
Malheureusement, quand on devient une jeune maman on découvre souvent les joies des nuits hachées. Bien sûr, il y a des nouveau-né qui font leurs nuits très rapidement, mais ce n’est pas du tout la majorité. En effet, une nouvelle maman doit faire face aux multiples réveils de son enfant durant les premières semaines, les premiers mois, voir les premières années. A cela s’ajoute les nuits encore plus difficiles si votre enfant est malade ou si votre bébé fait ses dents.
De nombreuses études ont montré que faire face à des réveils répétitifs et forcés est source de stress important. En effet, le manque de sommeil entraîne un épuisement physique qui va ensuite entraîner un épuisement moral. Et oui, le corps et l’esprit sont reliés. Si le corps va mal, il va entraîner le cerveau dans sa chute aussi. Je pense que de nombreuses mamans se reconnaîtront. Après plusieurs nuits difficiles on est souvent à plat. Le simple fait de savoir que cette nuit ça va être pareil, qu’il va falloir se lever 7 fois pour allaiter, réconforter, bercer, … alors que l’on est déjà à bout est source d’anxiété et de stress.
Ainsi si le manque de sommeil sur une longue durée n’est pas la seule cause du burn out maternel, il est clairement un des facteurs majeurs notamment pour une jeune mère. Donc un conseil mesdames, surtout si vous êtes maman d’un nourrisson et que c’est vous qui gérez les nuits, DORMEZ ! Dormez dès que bébé fait sa sieste. Dormez dès que vous le couchez. Dormez dans le métro pour aller au boulot, le week-end quand papa va faire une balade avec les enfants … Il n’y a pas de culpabilité à avoir à prendre le temps pour récupérer des nuits difficiles.
La surcharge de travail
La surcharge de travail est l’une des principales causes du stress au travail. Ca l’est aussi pour une mère. En effet, quand on est maman on fait face à une multitude de tâches que l’on doit faire dans un temps contraint. Que l’on soit mère au foyer ou maman qui travaille, les mères sont sur le pont 7 jours sur 7 et 365 jours par an. La plupart des mamans doivent caser dans leur agenda journalier les tâches ménagères (ménage, entretien du linge, …), les courses, les différents rendez-vous pour les enfants, la préparation de bons petits plats maisons, le pressing, les activités des enfants, les devoirs, … et tout cela en étant interrompu 100 fois par ses enfants. Et dieu sait que, quand on a des enfants, le ménage il y en a tous les jours. Les corbeilles de linge sales se remplissent beaucoup plus vite que la corbeille de linge à repasser.
De plus, les mamans doivent s’occuper des enfants et ça ce n’est pas une mince affaire. Il faut être présent pour eux, jouer avec eux, les consoler, gérer les crises… ce qui est aussi source d’épuisement.
La difficulté dans tout cela, c’est que cela ne s’arrête jamais. En effet toutes les mamans vous le diront, des vacances avec les enfants ce n’est pas vraiment des vacances. Vous comprenez donc qu’en étant à fond toute l’année 7j/7, le surmenage peut vite arriver.
Le manque de soutien
Le soutien quotidien
Il y a principalement deux types de soutiens que l’on a besoin en tant que mères. Tout d’abord, le soutien concret, c’est-à-dire le fait de pouvoir déléguer une responsabilité à un membre de la famille, à son mari ou à des amis. En effet comme nous l’avons vu, les mamans dorment peu et doivent faire face à un grand nombre de responsabilités multiples et quotidiennes. Sans soutien de l’entourage pour aider dans les différentes tâches, le surmenage est presque inévitable. Ainsi pour les mères veuves ou célibataires, l‘absence du père est un facteur de stress. Elles ne peuvent plus se reposer sur leur conjoint présent quotidiennement pour soulager leurs tâches. Ces mamans ont donc plus de chance de connaître le burn out surtout si elles ne reçoivent pas de soutien de leur entourage.
Il est important de comprendre que la surcharge de travail est une source de stress considérable, qui sur une longue période va causer l’épuisement physique, mais aussi une fatigue émotionnelle extrême (stade 1 du burn out). Je tiens à faire comprendre une chose. « Faire un burn out » n’est pas le signe d’une grande faiblesse psychologique de l’individu. Les causes d’un burn out sont principalement extérieures.
Le soutien social
Au soutien quotidien s’ajoute le soutien social. J’entends par là le soutien moral que l’entourage peut offrir à la maman. Les mamans sont stressées au quotidien par leurs responsabilités. Elles ont besoin d’en parler pour pouvoir soulager la tension qui est associée. Il est important donc pour les mères d’avoir une oreille de confiance qui les écoutent et les encouragent. Parler permet d’évacuer toutes les pensées négatives que l’on peut avoir quand on est au bout du rouleau. Oui, on peut être la mère la plus attentive, la plus aimante. Quand on est épuisée et que l’on doit encore faire face à une énième crise de pleurs, cela arrive et c’est même normal d’avoir des pensées très négatives envers ses enfants. On se dit « cela serait tellement plus simple de le frapper ! ». Ce n’est pas parce qu’on le pense que l’on le fera. Ce n’est pas parce qu’on le pense que l’on est une mauvaise mère ! Cependant, ce sont des pensées extrêmement culpabilisantes pour les mamans, car on se rend compte que l’on n’est pas la maman parfaite que l’on aurait imaginé. C’est extrêmement dur de faire le constat que l’on a des limites.
L’absence de contrôle
Quelle maman peut dire qu’elle contrôle sa journée ! Aucune, il faut faire en fonction des besoins de chaque enfant.
Un simple exemple, mais qui est générateur de stress pour beaucoup de maman – la préparation du matin pour aller à l’école. Chaque matin, c’est la même routine, pourtant c’est une galère à chaque fois. Il faut que je réveille ma petite à 7h au plus tard pour partir a 7H45 et être à 8H chez nounou, car sinon je vais être en retard au boulot. Bien sûr ma petite chérie ne veut pas se lever, alors je lui fais des petits câlins, je prends le temps de la réveiller en douceur pour sortir du lit. On sort le petit déjeuner. Je prépare le sac de repas pour chez nounou. Juste à mettre les plats prêts dans le sac (oui j’ai appris de mes erreurs passées 🙂 ). Allez maintenant il faut s’habiller. Un petit « Attends maman je finis mon dessin pour nounou ! » vient alors à mes douces oreilles. On n’est déjà pas super en avance, mais je prends sur moi. Je lui explique qu’il faut se dépêcher. Après quelques minutes de discussion, c’est bon on descend pour aller à la voiture. Tiens le camion poubelle est là. On prend encore quelques minutes pour le regarder, puis il s’en va. Et la c’est le drame ! Je veux voir le camion ! J’ai beau lui expliquer mille fois que je peux pas le ramener, elle pleure et on est déjà super en retard. Toutes les mamans connaissent ce sentiment d’impuissance qui t’envahit alors. Cette frustration qui monte et qui monte d’autant plus vite que tu as dû déjà gérer deux situations similaires en 20 minutes et que ta jauge de stress est déjà au max.
Autre situation que j’ai connu comme beaucoup de jeunes mamans, les pleurs du couchers. Rien de plus frustrant que d’avoir son nourrisson qui pleure tous les soirs 2h avant de dormir, d’essayer tout pour le calmer sans succès. A chaque coucher, je me sentais complètement vidée. Je me sentais aussi tellement frustrée et coupable de ne pas pouvoir être capable de l’aider à se calmer.
Ce ne sont ici que deux exemples parmi tant d’autres.
L’imprévisibilité
Violaine Guéritault explique très bien dans son livre ce qu’est l’imprévisibilité et notamment la différence avec l’absence de contrôle.
L’imprévisibilité, ce sont ces évènements qui arrivent de manière imprévu. Ces événements ne sont pas graves en eux-mêmes. C’est plutôt le fait qu’ils représentent des contretemps qui vont être pour nous source de stress et frustration.
Un exemple d’évènement imprévu, c’est ton enfant qui te dit « Maman, j’ai besoin d’aller faire pipi » alors que tu viens de l’attacher dans son siège auto. Ce n’est pas un évènement sur lequel tu n’as pas de contrôle puisqu’il te suffit d’emmener ton enfant à la maison pour faire ses besoins. Donc tu peux résoudre cet évènement. Néanmoins, cela reste pénible car c’est un contretemps qui s’ajoute à ta journée chargée. C’est un petit stress oui, mais cela reste un stress de plus.
Etre une mère, c’est aussi faire face à de gros imprévus. Typiquement un enfant qui tombe malade. Là tu sais clairement que ce sont tes journées et nuits qui sont totalement chamboulées.
Le manque de reconnaissance et de valorisation
Les mamans donnent énormément pour leurs enfants et pour leur famille. Qu’elle soit mère au foyer ou avec une vie professionnelle, elles sont sur le pont tous les jours pour répondre aux besoins de leurs enfants et faire « tourner la maison ».
Malheureusement tout ce travail, car oui être maman (au foyer ou non) c’est un travail, n’est pas reconnu par la société. En effet, le fait d’être une bonne mère qui gère famille, enfant et maison est considéré comme normal par l’entourage et la société. Il n’y a qu’à regarder les mères au foyers. Elles travaillent sans cesse. Je dis bien sans cesse, car de mon expérience du congé parental, quand on est maman au foyer on n’a pas de moments de répits ou très peu. Quand on travaille, on peut en effet avoir beaucoup de travail. Cependant, on est dans un environnement différent. On peut discuter avec des adultes, créer sans que cela soit détruit 5 minutes après. On n’est pas sans cesse sollicité et cela repose énormément. Donc, moi cadre supérieur je trouve qu’être maman c’est 10 000 fois plus difficile qu’être manager- et je ne suis pas la seule ! Poutant les mamans au foyer ne perçoivent pas de salaire. Ah si elles ont des aides. DES AIDES, voilà que le mot est bien choisit. Cela montre bien que la société ne considèrent pas les mamans aux foyers et donc le travail de maman comme le socle de la société de demain. Non c’est plutôt la société qui va t’aider à rester chez toi. On pourrait parler aussi des cotisations sociales inexistantes pour les mamans à temps partiel ou au foyer. Bref, tu vois où je veux en venir.
Les raisons du manque de reconnaissance et de valorisation des mamans.
Votre mari, votre entourage ou même vos enfants ne vous disent pas à quel point ils sont fiers de vous, à quel point ils sont reconnaissants de ce que vous faites pour votre famille. Il y a deux raisons principales.
Tout d’abord, ces personnes n’ont pas vu leurs propres parents ou entourage le faire. Ce n’est donc pas normal pour eux de le faire. Ensuite, nous vivons dans une société qui se focalisent sur le négatif. Il n’y a qu’à voir dans votre entreprise, à l’école, … faire des compliments ce n’est pas naturel. On est plus habitué à faire des critiques. On considère que faire bien c’est normal, par contre quand c’est mal fait là vous pouvez être sûr de recevoir une critique.
Alors, vous me direz, mais pourquoi l’absence de reconnaissance peut être source de stress pour la maman. Et bien parce que tout être humain a besoin de voir ses actions valorisées. On ne peut pas donner indéfiniment sans recevoir en retour. Ce n’est pas être égoïste ou puéril que de s’attendre à une reconnaissance quand on fait quelque chose, c’est tout simplement le fonctionnement du cerveau. En effet, comme chez les enfants, notre cerveau nous pousse à répéter les actions qui sont gratifiées, car cela nous procure du plaisir. Au contraire, il cherchera à ne pas répéter les actions aux conséquences négatives ou peu valorisées. Voilà pourquoi une maman même très aimante pourra peu à peu porter moins d’intérêt à ses enfants et sa famille.
Le jugement des autres
La reconnaissance et la valorisation des mères est importante. Son absence sur une assez longue durée combinée avec d’autres causes vont causer émotionnellement un épuisement progressif puis un désintérêt de la maman envers sa famille. Cependant, les dégâts de « valorisation négative », c’est-à-dire les critiques et jugements sont beaucoup plus importants et beaucoup plus rapides surtout si cela vient de propre famille.
Quand vous êtes déjà à fond toute la journée pour gérer les enfants et le quotidien, quand vous n’avez que peu de temps pour vous, car tout ce temps vous le donnez à votre famille, je peux vous dire qu’une remarque vous disant que vous n’en avez pas assez fait ou que vous faites mal, cela vous mets plus bas que terre. Me concernant cela a été l’élément principal de mon burn out. Les critiques de mon mari et pire de ma mère sur la gestion de mon couple, alors que j’étais à bout physiquement m’ont littéralement achevé émotionnellement et psychologiquement. Très sincèrement à ce moment-là on est vraiment passé pas loin du divorce.
Si le jugement de mon entourage m’a énormément impacté, je n’ai pas su dire pourquoi jusqu’à ma lecture du livre La fatigue émotionnelle et physique des mères de Violaine. Elle explique très bien dans son livre le concept de « prophétie autoréalisée ». Ce concept explique que l’opinion qu’une personne a de nous, nous incite à nous comporter de manière à confirmer cette opinion, même si cette opinion est complétement fausse au départ. Violaine le dit très bien : « les mères soumises à des critiques constantes finissent […] par se comporter de façon à confirmer l’opinion de leur entourage ». Donc si votre entourage vous renvoi constamment une image négative de vous, vous allez y croire et agir dans ce sens. Peu à peu vous allez perdre confiance en vous et ne plus avoir d’estime pour vous-même. Sans cette estime de vous même et dans le contexte très difficile de la maternité, il est tout à fait logique que beaucoup de mères passent du simple épuisement au stade 3 du burn out au risque de développer une dépression.
L’absence de formation
Durant mon expérience de maman, je me suis rendu compte qu’en faite on ne reçoit aucune formation pour être maman. On a le droit à une préparation à l’accouchement certes. On a une petite formation à la maternité pour changer les couches, pour donner le bain. Bref on a quelques infos concernant les soins à donner à bébé, mais rien sur « comment fonctionne les bébés ». Je ne dis pas bien sûr qu’il existe un mode d’emploi. Cependant, pour une maman, les premiers mois et même années peuvent être extrêmement de déroutant surtout quand on ne sait absolument rien concernant le développement des enfants, l’évolution de leur cerveau, de leurs sentiments, … Comme l’explique aussi Violaine, quand on est maman malheureusement on apprend souvent « sur le tas« .
Faire face ainsi à l’inconnu sans avoir acquis les compétences, c’est-à-dire l’ensemble des informations qui nous permettront de mener à bien notre rôle est générateur de beaucoup de stress. Il n’y a qu’à voir au travail, quand on vous donne des nouvelles responsabilités complétement nouvelles, vous vous attendez à une formation avec. Imaginez la pression qu’aura une esthéticienne si je lui demande maintenant de conduire une grue. « Non mais écoute, démerde toi, tu me l’as fait fonctionner cette grue ! ». Oui c’est un exemple extrême ok, mais c’est ce qui se passe pour certaines femmes surtout quand on n’a pas eu des enfants dans son entourage.
Je ne peux donc que vous recommandez si vous êtes une future maman de lire des livres sur la parentalité, le cerveau et le sommeil des enfants. Attention, ne prenez pas tout pour argent comptant.
Cela m’amène à un autre point qu’aborde aussi Violaine, les informations contradictoires. Durant vos lectures, vous allez voir que sur un même sujet des « experts » peuvent dire le contraire. De la même façon, une fois maman vous allez recevoir des « conseils » de pédiatre, d’amis, de la famille qui sont en contradictions ou qui tout simplement ne vous paraissent pas logiques ou en ligne avec ce que vous pensez réellement. Pour ma part dans ces situations déjà compliquées avec ma fille, recevoir tout un tas de conseils complètement en opposition en ce que je crois, m’a installé dans un doute perpétuel. On perd peu à peu confiance en soi pour finalement ne pas prendre de décision. On se perd dans ce fleuve de pensées en opposition pour finalement s’épuiser.
Je vous conseille de faire confiance à votre intuition. Lire et écouter les conseils des autres c’est important. S’informer est important, mais absolument rien ne vous oblige à l’appliquer. Ce que j’ai appris de mon expérience c’est que si un conseil ne me parle pas, ne me semble pas logique, je le mets à la poubelle. Je ne me pollue plus le cerveau avec tout cela, car de toute façon ça ne me correspond pas. Ce sont vos enfants, vos responsabilités, votre parentalité.
Les enfants ayant des besoins spécifiques
Cela parait peut-être évident, mais je préfère le préciser comme Violaine qui présente cette cause du burn out dans son livre. En effet, si être maman c’est donné beaucoup de son temps et de son énergie, c’est encore plus vrai pour les mamans d’enfants ayant des problèmes de santé, dyslexique, hyperactif ou avec des troubles de comportements … Les mamans doivent dans ces cas souvent redoubler d’effort pour organiser leur vie en fonction des besoins spécifiques de leur enfant. En effet, les rendez-vous chez les spécialistes se multiplient. Les devoirs, l’obéissance, le quotidien demandent une très grande disponibilité aux mamans autant physiquement que mentalement. Ainsi ces mamans ont beaucoup plus de chance d’atteindre le burn out si elles n’ont pas de soutien familiale.
Le bruit
Ce n’est certainement pas la cause principale du burn out d’une maman, mais c’est clairement un stresseur au quotidien. En effet, les mamans sont très sensibles aux bruits faits par leurs enfants. Si vous avez expérimenté le cododo, vous avez remarqué que même si vous étiez une grosse dormeuse avant et bien la nuit le moindre petit bruit de bébé vous réveille. Même si une maman est épuisée, elle restera très sensible aux bruits émis par son bébé ou ses enfants. Il y a bien sûr aussi les bruits en journée (les disputes, les choses qui tombent, les pleurs, les cris, …) et l’absence totale de bruit qui vous rappelle à l’ordre. Vous savez par instinct que là vous devez aller voir ce qui se passe et que votre enfant est peut-être même en danger.
Les finances
Très souvent les mamans sont celles qui sont responsables d’acheter. En effet elles font les courses alimentaires, paient les activités des enfants, achètent le nécessaire pour les enfants. Elles doivent donc faire en fonction d’un budget. La vie étant très chère et le budget pas illimité, la plupart des mamans se retrouvent dans des situations stressantes et frustrantes à devoir limiter les achats nécessaires pour ne pas finir le mois à crédit.
Cela est d’autant plus stressant si le conjoint nous reproche de trop dépenser. En effet, celui-ci n’effectuant pas les achats et n’ayant pas conscience du prix de la vie quotidienne avec des enfants, va voir uniquement le montant final sur le compte en banque. Bien sûr c’est un montant conséquent dont il ne comprend pas l’origine. Il reproche alors à la maman de trop dépenser, de ne pas savoir gérer un budget. C’est alors une situation très stressante pour les mamans qui se retrouvent coincées entre les dépenses non compressibles et l’incompréhension de leur mari qui rejette la faute sur elle.
Les responsabilités
On le sait quand on est maman et les études le montrent. L’épanouissement de l’enfant et le bien-être à son âge adulte repose en grande partie sur ses expériences vécues pendant la petite enfance et notamment sur l’attachement mère enfant. Toutes les mamans vous le diront, leur plus grande crainte serait de disparaître avant que leurs enfants soient adultes, car elles savent qu’elles sont le pilier de leur développement. Nous avons donc un incroyable pouvoir de guider en grande partie la vie de ces petits êtres, mais c’est aussi une grande responsabilité et donc un grand poids émotionnel à gérer.
Les conséquences du burn out
Les conséquences du burn out peuvent être dramatiques. En effet, l’usure psychologique et physique induit sur la mère va causer un mal être profond chez elle qui peut la pousser à mettre fin à ses jours. En plus des conséquences sur la mère, il y a des conséquences sur les enfants. A partir du stade 2, la maman va se détacher de ses enfants. L’empathie sera de moins en moins présente, le lien d’attachement se dissout et l’indifférence va faire place. La maman va alors renvoyer une image négative de son enfant à lui-même qui comme nous l’avons vu va y croire.
Le burn out de la maman peut aussi se manifester par de l’agressivité envers les enfants allant des cris aux actes plus traumatiques comme la maltraitance.
Comment sortir du burn out ?
En premier lieu, il est très important de se reposer. Sans repos vous n’aurez pas un minimum d’énergie pour mettre en place des actions à long terme pour sortir du burn out. Une fois que vous aurez un minimum d’énergie, vous allez devoir identifier les causes de votre burn out et agir dessus. Voici quelques idées d’actions.
Dormir
Il est donc important de changer vos priorités et récupérer du temps de sommeil. Cela veut donc certainement dire que vous allez devoir vous coucher en même temps que vos enfants ou très peu de temps après. Ne faites que ce qui est vraiment nécessaire avant de vous coucher. Il est important que vous compreniez que sans repos vous allez vous épuiser.
Vous pouvez aussi consulter votre médecin traitant qui pourra vous accorder un arrêt de travail afin de vous reposer quelques jours.
Définir les priorités et ce qui est vraiment nécessaire
Vous l’avez très certainement compris, une maman ne peut pas tout faire par elle-même et ceux à la perfection. Ce n’est pas possible. A une telle allure vous tiendrez quelques mois tout au plus. En même temps, j’ai envie de vous dire quel est l’intérêt de tout faire à la perfection à part vous épuiser. Dites-vous bien une chose, la mère parfaite n’existe pas.
Comme l’explique Violaine dans son livre, il est important que vous définissiez ce qui est vraiment obligatoire de faire dans vos tâches et leur priorité. Si une tâche n’est pas nécessaire ne le faites tout simplement pas (vous le ferez quand vous aurez plus de temps).
L’autre point à voir lorsque vous avez votre liste de tâches au mois ou à la semaine, c’est de voir celles qui vous prennent le plus de temps et voir comment vous pourriez être plus efficace. Ne mettez en place qu’une chose à la fois. Testez, expérimentez et changez encore d’organisation si cela ne convient pas ! Trouver un mode de fonctionnement prend du temps, donc ne vous mettez pas non plus la pression sur ce point. Pour vous donner un exemple, j’ai personnellement adopté le batchcooking afin de gagner du temps sur la préparation des plats et sur le ménage.
Déléguer
Il est important de demander de l’aide. Une maman ne peut pas tout faire et elle n’a pas à tout faire. Les pères sont là aussi ! Discutez en donc avec votre conjoint pour vous répartir les tâches. Faites participer vos enfants. Vous pouvez aussi déléguer la garde des enfants aux grands parents le week-end pour pouvoir avancer sur les tâches de la semaine.
Une autre option est de faire appel à une aide ménagère pour vous aider de façon hebdomadaire sur le repassage ou le ménage. Pour ma part, n’ayant pas de famille dans la région j’ai opté pour une femme de ménage 2h30 par semaine et cela m’aide énormément. Cela a un coût (120 euros), mais cela en vaut clairement le soulagement quotidien.
L’alimentation
Un point à ne certainement pas négliger, car beaucoup de mamans mangent sur le pouce et des plats en général pas très nutritifs. Il faut savoir qu’une maman fatiguée a besoin de 2 à 3 fois plus de vitamine C qu’une personne lambda. Vous comprenez donc que pour être une maman en forme il faut manger en quantité et en qualité. Mes conseils sont de ne pas lésiner sur les fruits, car il n’y a presque aucune préparation à faire. Emportez en aussi avec vous dans vos déplacements. Optez pour les noix, parfait snack à la maison ou en vadrouille. En plus, les noix sont très nutritives.
Pour ma part avec un enfant, cuisiner tous les soirs est un calvaire tant au niveau du temps que du ménage et rangement derrière à faire. Du coup je/mon mari le plus souvent prépare les repas de la semaine en 2h le week-end. Ainsi on est sûr chaque soir d’avoir un repas équilibré.
Pour vous aider dans les périodes difficiles ou pour vous aider à récupérer de votre épuisement, vous pouvez opter pour un complément contre la fatigue chronique (spiruline, ginseng, …). J’aime bien aussi prendre de l’oméga 3 pour aider le cerveau à correctement fonctionner.
S’accorder du temps pour soi
Prendre le temps pour soi c’est important quand on est maman. On donne sans cesse. Il est donc primordial de s’accorder des moments dans la journée et dans la semaine pour recharger les batteries. Cela peut être bouquiner un peu avant de s’endormir ou en attendant les enfants devant l’école. Cela peut être une petite balade seule, une virée lèche vitrine avec les copines ou tout simplement se poser et prendre tranquillement son café quand bébé fait sa sieste. N’essayez pas de remplir tous ces moments de liberté par des tâches de la vie quotidienne. Prenez quelques minutes pour vous !
Le sport
Le sport est très bénéfique pour augmenter sa résistance physique et mental. Violaine l’écrit dans son livre : « l’exercice physique requiert de l’énergie, il est vrai qu’il produit aussi beaucoup d’énergie en retour à long terme et même à court terme ». Ce que je ne savais et ce qu’explique Violaine, c’est que les sports qui font monter le rythme cardiaque et pulmonaire « ont le pouvoir de réduire les états de stress, dépression et anxiété ». Cela est scientifiquement prouvé. Donc si vous êtes une maman, il vaut mieux opter pour le jogging ou le cardio plutôt que le yoga. Pour ma part, c’est véridique le cardio me fait un bien fou.
Essayez donc de prendre le temps de faire du sport. Même 1 séance par semaine, c’est un très bon début.
Voir le positif
Très souvent quand on est maman on est happé par le quotidien et on se dit que l’on ne fait pas assez. On se crée une image négative de soi. Regardez plutôt tout ce que vous avez fait et tout ce que vous avez vécu dans votre journée. Identifiez les points positifs de celle-ci. Nourrissez vous du positif, des moments passés avec vos enfants, de leurs petits bisous et leurs mots tendres.
Consulter un thérapeute
Je dirais qu’à un certain stade du burn out, il est difficile d’en sortir seul, notamment si vous êtes déjà au début du stade 3 ou si vous avez des symptômes de la dépression. Le mieux dans ce cas est de se faire aider.
Discutez en donc avec votre sage femme, gynécologue ou médecin qui seront peut-être vous conseiller un thérapeute. Dans tous les cas, sachez que la psychothérapie pourra vous aider à identifier les causes de votre burn out et donc mettre en place des actions concrètes qui vous permettront d’en sortir. Il est important d’amorcer ce travail pour pouvoir réellement sortir de la dépression. Des anti dépresseurs pourront calmer vos symptômes, mais ne vont en rien résoudre le problème.
Comment prévenir le burn out ?
Et bien j’ai envie de dire, si vous avez lu la section comment sortir du burn out, vous savez aussi comment prévenir le burn out. Sachez que si vous n’avez pas connu de burn out pour le premier enfant, cela peut venir à chaque nouvelle naissance. En effet, avec la multiplication des enfants on a une multiplication des tâches, mais aussi cela nous demande encore plus de disponibilité pour répondre aux besoins des enfants. Ayez donc en tête les actions pour prévenir d’un éventuel épuisement.