Le burn out maternel est un sujet tabou

Je suis très contente que tu aies cliqué sur le lien pour accéder à cette page et que tu prennes le temps de lire cet article car l’épuisement maternel encore appelé burn out maternel est un sujet encore tabou dans notre société et pourtant cela touche des milliers de mamans.

Tu as peut être déjà entendu de baby blues ou même de dépression post partum, mais du coup qu’elle est la différence entre un baby blues, un burn out maternel et une dépression post partum. C’est une question que je me suis posée et je pense que c’est important d’y répondre, car j’ai passé beaucoup de temps pour trouver le terme qui caractérisait mon ressenti durant ma maternité et donc à trouver les solutions adaptées.

Baby Blues, Depression post partum et burn out maternel quelles sont les différences ?

Baby Blues

Commençons par le baby blues. On va dire que c’est le plus léger de tous les maux. Voici comment les professionnel de la santé qualifie le baby blues. Il s’agit d’une période qui survient généralement quelques jours après l’accouchement pendant laquelle la maman est à fleur de peau. Elle alterne entre sentiment de joie, amour pour son bébé et tristesse, sentiment de solitude. Cette phase est principalement dûe à la chute des hormones de grossesse et leur remplacement par les hormones d’allaitement. Le baby blues est aussi dû à la fatigue et/ou la conscience des nouvelles responsabilités qui nous attendent. Le baby blues ne dure pas plus que quelques jours. 

Dépression post-partum

La dépression post partum est en général un baby blues qui se prolonge. Elle survient donc très rapidement après la naissance du nourrisson (généralement durant les 4 premières semaines après l’accouchement). Les professionnels de santé s’entendent sur une durée d’au moins 6 mois après la naissance du nouveau né. Cependant, cela peut durer bien plus longtemps. Il faut savoir que ce phénomène touche 10 à 20% des mères. Ce n’est donc pas un phénomène négligeable.

La dépression post partum se caractérise donc par le fait qu’elle s’installe assez rapidement et qu’elle est principalement due à des difficultés personnelles (de l’ordre de l’individu lui-même). Ce n’est pas comme le burn out qui est principalement dû au stress causé par l’environnement. Il est très difficile de donner une liste exhaustive de ce qui peut être à la source d’une dépression maternelle. Je ne pourrais donc te donner qu’une liste des symptômes qui sont majoritairement ceux d’une dépression.

  • Humeur dépressive.
  • Perte d’intérêt.
  • Perte ou gain de poids.
  • Insomnie ou hypersomnie.
  • Agitation ou ralentissement psychomoteur.
  • Fatigue extreme.
  • Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive.
  • Diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer.
  • Pensées de mort ou idées suicidaires.
  • Difficulté à créer une relation avec l’enfant ou à éprouver un attachement pour lui.

N’hésite pas à consulter le site maman-blues.fr qui explique de manière détaillée les signes qui pourraient indiquer que tu souffres d’une dépression post-partum. Si tu penses que c’est le cas, il ne faut pas que tu hésites à consulter une unité mère enfant . C’est important !

Ne reste pas dans le silence, c’est la pire chose à faire pour toi et ta famille. Je sais qu’il faut du courage, mais sache que des professionnels pourront t’aider à trouver la cause de ton mal être.

Le Burn out maternel ou épuisement maternel

Dans son livre La Fatigue émotionnelle et physique des mères, Violaine Guéritault explique très bien ce qu’est le burn out maternel en faisant un parallèle avec le burn out professionnel (syndrome d’épuisement professionnel). 

Violaine Guéritault décrit le burn out comme « un état psychologique, émotionnel et physiologique résultant de l’accumulation de stresseurs variés, caractérisés par une intensité modérée et un aspect chronique et répétitif.  » L’état de burn out est donc la réponse à l’accumulation de plusieurs petites stresseurs qui vont se répeter continuellement sur une durée assez longue.

Les trois stades de l’épuisement maternel

Le burn out professionnel comme le burn out maternel se décompose en 3 stades :

  • Stade 1 : l’épuisement émotionnel et physique. L’individu donne aux autres de façon inconditionnelle et ce de façon continu. Il va puiser dans son capital énergie jusqu’à le vider, car à aucun moment il ne peut recharger ses batteries. La personne étant au bout du rouleau émotionnellement, cela se répercute aussi sur son corps par une extrême fatigue physique. L’individu comprend (consciemment ou inconsciemment) alors que pour continuer à faire face à ses responsabilités, il doit se protéger de la pression qui l’entoure. C’est alors le début du deuxième stade.
  • Stade 2 : Dépersonnalisation ou distanciation. L’individu sait qu’il doit honorer ses reponsabilités, mais n’a plus l’énergie, ni la motivation pour. Il va alors développer un mécanisme de défense naturel qui est de se couper émotionnellement de son environnement. Ces personnes ont alors une « attitude négative et détachée envers les personnes et/ou situations mangeuses d’énergie ». Par exemple une mère ne va plus être empathique lorsque son enfant se fait mal, …
  • Stade 3 : Reniement des accomplissements passés, présents et futurs et baisse de productivité. Une personne qui est déjà dans le stade 2 du burn out va se rendre compte de l’écart qu’il y a entre l’idée qu’elle se faisait de son travail et la réalité telle qu’elle la voit. Cet individu va alors développer une opinion négative de lui-même. C’est à ce moment-là que l’on passe au stade 3. Dans le cadre du burnout maternel, la mère va se dévaloriser constamment pour finir par se croire qu’elle est une mauvaise mère, car elle n’est pas capable de gérer convenablement au quotidien.

60% des mères ayant une activité professionnelles ont au moins atteint le stade 1

Ce qui a été hallucinant pour moi après mes longues recherches sur le burn out maternel a été de découvrir que plus de 60% des mères ayant une activité professionnelle ont au moins atteint le stade 1. Cependant, il ne faut pas croire que les mères au foyer ne sont pas touchées. Bien au contraire. Elles sont en effet d’autant plus toucher que leur travail considérable n’est pas reconnu par la société ni même leur entourage alors qu’elles n’ont souvent aucun répis durant la journée.

Pourquoi on ne parle pas de burn out maternel ?

Le burn out maternel est un fléau qui est de plus en plus connu par les professionnels de santé et pourtant on en parle pas aux jeunes mamans, ni même aux mamans de plusieurs enfants. En effet, on a droit à une préparation de l’accouchement, mais en rien on nous prépare à être parent ou maman. Cela parait quand même être un comble en 2020.

Malheureusement une nouvelle maman découvrira son rôle par elle-même et les difficultés aussi. Etre mère est un rôle qui dans notre société est quelque chose le plus souvent choisit, la contraception s’étant banalisée. Il semblerait donc normal que les mères assument les responsabilités sans « se plaindre ».

Avant de te présenter en détail les différentes sources de stress qui peuvent être les causes du burn out maternel et les solutions pour s’en sortir,  j’aimerais te partager mon histoire – mon expérience du burn out maternel. C’est cette expérience qui m’a amenée à chercher des solutions, mais surtout qui me motive aujourd’hui à en parler. Je pense en effet que la maternité est bien sûr pas quelque chose de facile, mais ne devrait pas se faire dans une souffrance telle que je l’ai connu et tel que ma famille l’a connu. Je ne conçois pas que cela soit normal. Donc je veux aider le plus possible de mères à sortir de cette souffrance le plus rapidement, car oui c’est possible de vivre une parentalité beaucoup plus sereinement !

Et si être maman pouvait être un bonheur quotidien ?

Mon Expérience/ Mon Histoire

On est en 2017 et je suis une future maman de 29 ans, qui va avoir son premier enfant. Je me prépare pour accoucher sans péridurale. Si tu es dans ce cas peut être que tu connais. J’ai la préparation traditionnelle à l’accouchement. En plus, j’ai une partie plus spécifique par rapport à mon souhait d’accoucher naturellement. Ce sont des cours d’hypnose pour savoir comment gérer la douleur physique de l’accouchement. A cette période, je suis quelqu’un qui n’a pas vraiment confiance en soi, mais qui est impliquée dans ce qu’elle fait. Je me lance alors dans cette aventure « l’accouchement sans péridurale ». De plus, je suis une femme qui n’y connait pas grand-chose aux enfants, mais qui pense que le rôle de mère est assez simple. Si les autres mamans n’y arrivent pas, c’est tout simplement qu’elles ne sont pas assez impliquées. Dans ma tête, si je suis une bonne mère et bien mon bébé/mon enfant va m’écouter, bien dormir et bien manger. La grosse blague ! J’étais tellement naïve.

L’accouchement et les premiers jours

L’accouchement se passe bien, j’arrive à gérer mes douleurs. Je les gère tellement bien que l’on part trop tard de la maison pour aller en voiture à l’hôpital. Du coup, j’accouche dans la voiture sur la banquette arrière pendant que mon mari conduit à plus de 160 km/h sur l’autoroute à 23h30. Je gère donc tout de A à Z. On arrive à l’hôpital avec ma fille dans les bras après cet événement de DINGUE.  Pour moi à ce moment la c’est un truc de FOU ! J’ai réussi à accoucher comme je le voulais et en plus à tout gérer pratiquement seul (il y  avait quand même l’aide du papa). Je vous dit pas le boost de confiance en moi que j’ai à ce moment-là. 

A la maternité avec ma fille commence les difficultés. Elle dort le jour dans son berceau, mais quand arrive la nuit impossible de la faire dormir dedans. Elle se réveille toutes les 20 minutes en pleurs et moi je ne sais pas quoi faire. Je suis déjà KO par l’accouchement, mais en plus elle ne me laisse pas dormir. Je passe une nuit comme ça et je suis déjà à bout. La nuit d’après, une sage femme me montre alors comment la faire dormir avec moi et heureusement ! Malgré tout, le lit d’hôpital n’est absolument pas confortable pour dormir avec un bébé. J’ai peur donc de la faire tomber.

J’ai qu’une hâte rentrer chez moi.

L’allaitement débute et là aussi je galère. J’ai du mal à faire prendre le téton par ma fille et quand j’y arrive ça me fait extrêmement mal. En à peine deux jours j’ai déjà des crevasses et je suis obligée de me badigeonner de crème à la vitamine E pour résorber ça. Mais vu qu’à chaque tétée j’ai mal, mes crevasses ne partent pas. La douleur est de pire en pire. Les sages femmes de l’hôpital regardent et pour elle tout est ok. C’est « normal d’avoir mal au début » mais vu la douleur, je me pose vraiment des questions.

Je quitte la maternité déjà fatiguée physiquement et mentalement. LA MATERNITE ME FAIT DEJA REVER !

Retour à la maison

A la maison le sommeil est toujours très chaotique. Pendant 2 mois, ma fille pleure le soir pendant 1h voir 2 h au moment du coucher et pourtant je la couche avec moi. Elle se réveille bien sûr toutes les heures. En journée, elle ne veut que moi. De plus, si je la pose pour faire la sieste, elle se réveille au bout de 5 minutes top chrono alors que sur moi en écharpe elle dort 2 HEURES.

Je commence donc à en parler à la sage femme et à faire des recherches sur le net pour comprendre finalement que c’est normal. Qu’un bébé a besoin de contact, de décharger ses émotions par les pleurs et surtout que la nuit quand on y pense ça fait flipper ! Il fait noir, froid, pas un bruit. Je comprends aussi que les cycles de sommeil d’un bébé sont très courts, ce qui explique les réveils très fréquents. Bref je commence à découvrir que je ne sais pas grand-chose sur les bébés. Mais le plus difficile, c’est que je me rends compte que je ne maîtrise plus rien ! Je ne peux plus gérer mon temps comme je le veux. Je ne peux plus faire ce que j’ai envie puisque si je la laisse 5 minutes seule ou même avec quelqu’un d’autre elle pleure. Si j’ai le temps de prendre une douche de 5 minutes dans la journée, c’est déjà énorme.

Je découvre alors mon rôle de jeune mère. Ma vie n’est plus centré sur moi, mais sur mon bébé. Bien sûr je m’y attendais, mais pas à ce point. Pas au point de ne pas avoir 15 minutes dans la journée rien que pour moi.

Les 4 premiers mois

Nuits hachées, avec réveil toutes les 2 heures. Les siestes se font uniquement dans l’écharpe ou sur moi sur le canapé. De plus, comme je suis en congé parental je gère aussi toutes les tâches ménagères (repassage, ménage, …).  Je n’ai pas de famille dans la région pour m’aider. La partie administrative (factures, rendez-vous pédiatre, …) c’est pour ma pomme. Par contre, je ne gère pas la cuisine et les courses quand mon mari est là. Parce que oui en plus, je suis souvent seul à la maison, car mon mari est en déplacement professionnel pour de longues périodes.

C’est déjà très difficile à ce moment-là, car je suis très fatiguée par le manque de sommeil, la gestions des pleurs, malgré tout il faut s’occuper de la maison car étant en congé parental on vit sur un salaire. Donc, on ne peut pas se payer des repas tout fait ou même une femme de ménage.

Je fais le deuil de mon idéalisation de la relation mère- enfant. En effet, moi qui pensais que si je suis « une bonne mère » mon enfant va se comporter de manière parfaite et que même s’il faisait une petite crise et bien j’arriverais à la désamorçer très rapidement. Quelle blague ! En même temps, j’étais complètement ignorante à ce sujet.

Durant cette période, au fil de mes lectures concernant la parentalité, je comprends que mon instinct me guide vers ce que l’on appelle la parentalité bienveillante. Il ne s’agit pas de dire oui à tout ce que demande un enfant. Il s’agit de comprendre les besoins de mon bébé et d’y répondre. Bien sûr dans la mesure du possible.

Le couple

Cela a été très difficile de faire tenir mon couple, car avec la gestion des nuits seule (en même temps il ne pouvait pas faire grand chose, car j’allaitais), la gestion des tâches seule du quotidien et le fait qu’il ne soit pas souvent là, je me suis sentie très seule et surtout peu soutenu. D’autant plus qu’entre cela et la fatigue, on avait peu de temps ensemble et peu de relations.

Pour moi ça m’allait (de toute façon j’étais bien trop fatiguée), mais pour lui c’était beaucoup plus dure le fait que l’on soit beaucoup moins proches. Je me rappelle encore de ce jour, où il m’a reproché le fait de ne plus avoir de relations devant nos amis en plein déjeuner. Je me suis sentie tellement mal, je lui en ai voulu tellement de pointer cela comme une faute de ma part devant tout le monde. J’étais déjà mal, fatiguée du quotidien éreintant que je vivais. Je n’avais absolument aucun temps pour moi déjà, alors pour lui ! Et lui il ne me soutenait pas. Au lieu de me le dire en privé ou de comprendre que je n’ai pas envie, il m’a tout simplement mis plus bas que terre devant tout le monde. Je ne remplissais pas mon devoir de femme. Autant te dire que quand tu es déjà mal, ce genre de réflexion ça te détruit.

Le retour au travail

Nous sommes en novembre 2017. Ma fille a donc 5 mois. Je sais que je reprends le boulot mi-janvier donc dans 2 mois et demi. Ma fille se réveille toujours toutes les deux heures la nuit. Les siestes ne se font toujours pas dans le lit.

Mon couple ne va pas bien, car je n’ai pas de temps, mais surtout je n’ai plus envie d’avoir du temps pour mon mari. Je vis mal la situation quand il est en déplacement. Quand il est là, je n’ai pas envie d’être avec lui, car je ne sens pas son soutien. En plus de cela, comme je suis toujours en cododo et que mon mari ronfle et bien, soit c’est ma fille qui me réveille soit c’est les ronflements qui m’empêchent de dormir. Je fais donc le choix de dormir dans une autre chambre avec ma fille pour avoir un minimum de sommeil.

La culpabilité

Commence alors la descente aux enfers. Mon mari n’assume pas ce choix. A chaque fois qu’il est interrogé sur la paternité et bien le sujet du sommeil est abordé. Il n’hésite pas à dire qu’il fait chambre à part. En soit cela ne me dérange pas, mais il se présente en victime de cette situation plutôt que de me soutenir. Et cela me fait beaucoup de mal. Commence alors les jugements de ses amis, de ses collègues, de mes amis et même de ma mère qui au lieu de comprendre la situation me font culpabiliser de faire passer MA FILLE AVANT MON COUPLE. Me voilà devenue aux yeux de tous la femme horrible qui ne répond pas aux besoins de son mari. Et ça, c’est presque à chaque visite chez des amis, à chaque appel de ma mère. En vacances à Noël chez ma mère c’est un vrai carnage. Elle me répète cela chaque jour. « Ce n’est pas normal de ne pas dormir avec lui ! » « Mais si tu  ne fais pas quelque chose vous allez divorcer ! « . Je n’en peux plus. Je suis vraiment mal à ce moment-là. Je pète régulièrement les plombs, car je suis remise en question constamment sur mes choix. Je culpabilise de ne pas être capable de gérer ma vie de famille, mon enfant et mon couple. Je suis tellement stressée et frustrée que l’on ne me soutienne pas et que l’on ne me comprenne pas. Sans le savoir je suis à frontière entre le stade 1 et le stade 2. 

La surcharge émotionnelle et l’épuisement mental se font énormément sentir. A cela s’ajoute l’angoisse du retour au boulot, car oui j’ai beau être cadre supérieur je n’ai pas du tout envie de laisser mon enfant. Je n’ai pas envie de retourner au boulot. Oui, je préférerais malgré mon salaire pas dégueux, malgré les perspectives d’évolution lâcher ma carrière pour 1 voir 2 ans. Mais là encore cela parait dingue à ma mère. « Tu as fait toutes ces études pour rester à la maison, il ne faut pas gâcher ta carrière ! ». Pour nos amis, c’est pareil. « Tu ne vas pas rester coller toute la journée à ton enfant ». « S’occuper d’un bébé c’est ennuyant », « Vivre en collectivité c’est bien pour les enfants ».

Je n’ai pas le choix, je dois retourner travailler, car on n’a pas les moyens de vivre d’un salaire. La vérité ! On pouvait le faire en se serrant la ceinture. J’étais tellement faible psychologiquement, que je me suis convaincue que ce que l’on me disait était vrai et que c’est moi qui exagérais. Maintenant que je suis sorti de cet état d’épuisement et que j’ai mis en place les outils pour vivre la parentalité que je souhaite, je peux te dire que si c’était à refaire je ne serais pas revenu à ses 7 mois. J’aurais profité de ces moments pour revenir probablement que vers ses 1 ans et demi. Mais voilà, j’ai écouté les autres plutôt que de m’écouter.

L’organisation du retour au travail

L‘organisation du retour au boulot m’angoisse énormément. Ma fille ne s’endort toujours pas seule malgré tous mes efforts (bercement à la place du sein, routine, tétine, musique douce, …). Rien n’y fait, je n’y arrive. Bien sûr à aucun moment je ne veux la laisser pleurer, car ce n’est pas la parentalité que je veux. J’avoue quand même que quand tu es à bout mentalement et physiquement et que c’est la dixième fois que ta fille se réveille pendant la nuit, tu craques. Je l’ai laissé pleurer quelques minutes, car je n’y arrivais plus. J’ai même crié quelquefois. OUI ensuite, je m’en suis terriblement voulu de ne pas être la mère que je voulais.

Je commence à chercher donc des nourrices pour février. En parallèle je tire mon lait pour faire un stock. Bien sûr cela me tient à coeur que ma fille est mon lait chez la nourrice. Donc je me lève le soir après l’avoir couchée pour tirer mon lait. Le matin c’est pareil je tire mon lait dès que possible. J’en deviens obsédée. Dès que je peux je tire, car j’ai l’impression de ne pas en tirer assez.  Mes journées sont donc rythmées entre les tâches ménagères, s’occuper de ma fille, tirer mon lait et dès que je peux appeler des nourrices pour voir si elles ont des places et ensuite convenir d’un entretien. Et bien sûr je suis seule. Mon mari est en déplacement et ma famille loin. Il faut donc tout assumer.

Après pas mal d’entretiens, je trouve finalement une nourrice de 45 ans, sympathique qui en effet comprend que je ne souhaite pas que l’on laisse pleurer ma fille pour lui apprendre à s’endormir. Je suis contente, j’ai trouvé une assistante maternelle qui va donc respecter mes désirs.

La Désillusion, j’atteins le stade 2 de mon burn out maternel

Je continue toujours à tirer mon lait. Ma fille a aussi commencé la diversification alimentaire et de temps en temps j’essaie de lui donner le biberon. Dès le premier jour cela marche, TROP COOL ! Et puis deuxième jours, plus rien. Elle refuse le biberon et ceux de manière systématique. Alors, j’essaie mon lait chaud, plus froid, puis tiède. Je me rends compte que mon lait fraichement tiré elle le prend, mais mon lait congelé niet ! La déception de plus. Tout ce lait congelé pour rien. 2 mois que je me force chaque jour à tirer mon lait et elle ne le boit même pas.

J’en ai marre, j’en peu plus, je suis épuisée de tout ça, j’ai juste envie de me jeter par la fenêtre. Je reçois alors un coup de fil de ma future nourrice pour me demander des papiers. On parle alors de ma fille et je lui explique mes problèmes pour le biberon et pour la sieste.  Et là, elle me fait comprendre que cela ne va pas être possible. Selon elle en effet, je dois laisser pleurer ma fille la nuit pour qu’elle comprenne. En bien sûr elle a une théorie qui est de revenir toutes les 20 minutes voir bébé pour le soit disant rassurer. La GROSSE BLAGUE. Je n’en dors pas de la nuit. Je pense constamment à ce qu’elle m’a dit. Je me demande si je n’exagère pas avec mes théories de parentalité positive, mais je n’arrive pas à me résigner.

Je n’arrive pas à accepter de laisser ma fille à une telle personne. J’y pense tout le temps, toute mon énergie restante y passe. Les jours suivent et je deviens un zombie, je n’arrive plus à réfléchir. C’est comme si mon cerveau est complètement paralysé et focalisé sur le sommeil de ma fille chez cette nourrice.

Mon mari voit bien que cela ne va pas du tout et moi je sens bien que là j’ai atteint mes limites. Je sais qu’il faut faire quelque chose sinon je ne tiendrais jamais comme cela une semaine de plus.

Il faut décider

On décide alors malgré le document d’engagement signé avec la nourrice de rompre notre engagement. 400 euros qui partent pour elle. Je me sentais mal de me dire que déjà financièrement on n’est pas bien et là faut encore sortir 400 euros à cause de moi et de mon incapacité à choisir une nourrice. Mon mari à ce moment me soutient dans ce choix et ne me fait culpabiliser en rien, bien au contraire.

Retour alors sur les recherches de nounous. Je pose donc beaucoup plus de questions, je demande clairement comment elles gèrent le sommeil. Je dis clairement la situation avec ma fille. Miracle, je trouve une super femme très compréhensive. Elle me rassure sur le sommeil, elle aussi est contre laisser pleurer et accepte facilement que j’allaite. Elle me rassure aussi sur le biberon, « on trouvera une solution ».  C’est un gros poids en moins pour moi.

L’adaptation chez la nounou

C’est bientôt le moment de commencer l’adaptation chez la nounou. Malgré tout je suis quand même anxieuse. J’ai peur que cela se passe mal et que ma fille le vive mal. C’est alors le meilleur moment pour mon mari, qui est souvent en déplacement, de m’annoncer que ses collègues l’invitent à passer des vacances au ski et qu’il aimerait trop apprendre à faire du ski. Bien sûr devinait quand ça tombe, pendant les deux semaines d’adaptation chez la nounou. Je ne manque donc pas de lui souligner que cela ne tombe pas au meilleur moment, puisque l’on va devoir gérer cette phase et bien sûr je ne sais pas comment ça va se passer. « T’inquiètes pas tu gères ! » Voilà sa réponse. Ma réponse a donc été « Ecoute fait ce que tu veux, je m’en fiche ». J’esperais secrétement qu’il comprenne mon besoin. J’espérais qu’il reste avec nous et que je n’ai pas besoin de lui demander. Mais non.

J’ai donc géré seule la période d’adaptation et cela s’est bien passé. Ma fille faisait plusieurs siestes de 20 minutes chez elle. Ce n’était pas long, mais elle dormait. Les premiers jours elle a bien sûr pleuré, mais la nounou a pris le temps de la rassurer à chaque fois. Du coup, dès le premier mois cela allait beaucoup mieux et j’étais confiante de laisser ma fille avec elle. Je voyais et je sentais que malgré la séparation, ma fille était heureuse avec la nounou. Puis, d’autres enfants sont arrivés et ma fille était d’autant plus contente qu’elle avait des copains.

Au travail

Au boulot cela se passe bien. En fait je me rends compte que je me repose au travail. Je travaille oui, mais cela ne me demande pas du tout l’énergie qu’une journée avec ma fille me demande. Donc je commence à retrouver un cerveau qui fonctionne et un peu de vitalité.

Mon mari change de travail pour avoir beaucoup moins de déplacements de longue durée. Quand il doit partir, c’est maximum 1 semaine. Durant ses déplacements je sais que je vais devoir assumer mon boulot et le quotidien avec ma fille seule. Mon épuisement des mois précédents me font prendre conscience que la fatigue, le stress du quotidien et les jugements peuvent me mener au plus bas. Je ne veux pas ça. Je dois donc lever le pied. Je décide donc de ne pas faire des heures de dingues. J’arrive au travail à 8h30 et je pars à 17h15 (contrainte de la nounou impose). Même quand c’est papa qui la récupère je pars à 17h15. Je ne travaille pas à la maison. Une fois que je quitte le boulot c’est fini !! J’ai bien compris que là je dois me préserver si je veux tenir sur la durée. 

On rentre, on mange des plats rapidos, pas le temps de bien cuisiner et je me couche à 20h30 avec ma fille. En effet, je vais devoir me réveiller 7 fois dans la nuit et me lever à 6h30 pour partir être chez nounou à 8h. J’ai appris une chose. Se nourrir et dormir c’est probablement la chose la plus importante dans ma vie !

Le Mercredi et les week end

Le week-end et le mercredi (car je suis à 80%) par contre c’est autre chose. Comme je peux pratiquement rien faire en semaine, ba il faut tout faire entre le week end et le mercredi. Il faut caler sur ces jours, la paperasse, les rendez-vous, la poste, les courses, la cuisine pour la semaine (quand mon mari n’est pas là), le pressing, les machines à laver et le repassage, sans compter le grand ménage de semaine. Je suis éreinté à chaque fin de week-end .

Petit à Petit on remonte la pente

Février 2019, on investit dans une femme de ménage (2h30 par semaine) et je dois dire que ça fait beaucoup de bien.

Mars 2019, je décide de réduire l’allaitement. En effet avec les dents cela commence à me faire mal et j’en ai en fait plus envie. A ce moment-là, ma fille se réveille toujours 3 fois par nuits pour téter.

Juin 2019, fin de l’allaitement et place aux nuits presque complètes. J’ai le droit à 1 seul réveil la nuit, autant te dire que cela change ma vie. J’acquiers aussi de plus en plus de connaissance sur les enfants, leur développement et la parentalité à travers mes lectures. Ma fille est de plus en plus autonome et proche de son papa. Cela me laisse donc plus de répit et surtout je me sens soutenu par son aide. Cependant, ma fille a 2 ans et commence à entrer dans le « terrible two ». Ma fille fait donc plus de bêtises, ne nous écoute pas toujours, fait des crises pour diverses raisons …

Je me rends donc compte que la parentalité n’est pas un chemin tranquille. Les enfants évoluent et les difficultés avec aussi.

Les difficultés du quotidien avec notre fille sont donc toujours présentes. Avec ma plus grande connaissance sur le cerveau de l’enfant et sur la parentalité positive (formation en ligne, livres audio, …), on arrive à gérer certains problèmes, mais pas tous. Je ne dirais pas que la situation est difficile avec ma fille. On a des difficultés oui, mais en discutant avec d’autres parents je vois qu’ils ont aussi les mêmes problèmes. Ils mettent en place aussi des actions avec plus ou moins de succès. Des difficultés disparaissent et d’autres apparaissent. On est en constante évolution !

Septembre 2019, je prends de plus en plus confiance en moi, mes choix, ma parentalité même si cela ne convient pas à tout le monde. Je décide de tout simplement me protéger du jugement et des critiques des autres qui ne font que me pomper mon énergie au lieu de me faire grandir. Je sélectionne les collègues de boulot, mes amis avec qui je parle de mes problèmes. La plus grande décision sera de ne plus aller chez ma mère et l’assumer. En effet, après nos énièmes vacances d’été chez elle où je reçois critique sur critique sur mon non respect des besoins de mon mari, je décide de ne plus y retourner avant avril 2020.

En effet rien ne sert de débattre dans la vie avec les personnes qui sont à l’opposé de ton état d’esprit, trace ton chemin. Les personnes négatives autour de toi ne feront que te conduire sur le mauvais chemin. Il faut donc faire un tri.

Février 2020, je me remets au sport

Avril 2020, confinement oblige je ne retourne pas chez ma mère.

Avec tout ce que je mets en place depuis 2019, le quotidien est loin d’être un enfer. Je suis loin de l’épuisement que j’ai connu en 2017 et 2018. Il y a toujours le rush du matin avant d’aller au travail. Il y a toujours les crises de colères de ma fille (que je gère beaucoup mieux, …). Bien sûr certains jours sont plus difficiles (si ma fille est malade, …), mais je dirais là que l’on ne peut pas vraiment mieux faire.

Cependant, j’ai cet étrange sentiment (comme beaucoup de maman je pense, même si on ne se l’avoue pas) de ne voir que le difficile dans mes journées et non le positif. J’aime énormément ma fille. On a des superbes moments. Pourtant, j’ai cet étrange impression de passer à côté de ma vie de maman. Tu connais peut-être ce sentiment.

J’ai hâte d’aller me coucher, car je subis toujours le quotidien (en tout cas le côté  négatif)

Je me pose donc beaucoup de questions. Je lis alors beaucoup sur le développement personnel ….

Mai 2020, j’ai le déclic. Je ne sais pas comment ni même quand exactement, mais je me réveille avec l’idée claire de ce qu’est réellement la parentalité. Je découvre comment définir la parentalité que je veux et la matérialiser pour être réellement la maman que je veux. 

Je peux enfin vivre le bonheur d’être mère.

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